1

Warning: Undefined array key "current_expo" in /var/www/clients/client3/web4/web/wp-content/themes/artaucentre/loop/vitrine.php on line 25

ROSE ZÉRO SYSTEMATIQUE

#5

Marcel Devillers

Commissaire: Sophie Delhasse

1019 Rue des Dominicains

La pratique artistique de Marcel Devillers se vit en rythme et en cadence. Il oscille entre peintures, matière et installation qu’il accompagne de lectures et de performances. Un rythme, celui de l’œil d’abord. Un œil qui s’hypnotise dans la lecture de ses poésies murales, ici installées à même la vitrine. Le geste du peintre contamine réciproquement celui de l’auteur. Un déplacement, celui de la rétine qui poursuit dans un long travelling la ligne fermée du poème, une circonvolution qui rappelle les rouages d’une machine ou d’une courroie de transmission. Une translation s’opère, la lecture se veut picturale, le pouvoir du langage s’épanouit dans un flux de sensations, de formes et d’images.

Le regard se déplace et s’arrête sur un tableau-objet posé au sol. Encerclé de lumière, il se substitue tour à tour à un point, un foyer, un axe ou une exclamation. Ces podiums rappellent l’univers de la scène ou du cinéma et de leurs loges, une potentialité passée ou en devenir. Activés par l’artiste lors de lectures performatives, ces espaces clos deviennent le support d’une voix qui s’incarne dans le rythme charnel de la déclamation. Le corps donne le tempo, celui sous-entendu du comédien ou du chorégraphe qui habite ces petits ilots scéniques. Le titre de la proposition renvoie à une autre notion de dissémination répétitive, Rose Zéro ayant déjà été utilisé par l’artiste dans ses écrits. Un aspect sériel de la production qui permet à l’œuvre de Marcel Devillers de se déployer telle une constellation de réflexions sur l’art et sur la perception. Il convoque autant une remise en question du travail plastique et de sa matérialité que de l’écriture et de son oralité, jouant de la porosité des esthétiques, des matériaux et des pratiques. En découle une pulsation sourde nourrie par l’excitation du monde scintillant de la scène comme par le silence nostalgique des corps et de leur incarnation, ainsi qu’une déconstruction nomade de la stabilité de notre espace visuel.

 

Sophie Delhasse