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Don’t cry over spilllllled tears anymore

#14

Francisca Markus

Artiste sélectionnée dans le cadre de l’appel à projets

3377 Rue Saint-Remy

Si un objet inanimé verse une larme, on peut devenir témoin d’un mystère. Un « non-espace » se transforme en un espace d’attraction.

Les statues pleurantes sont un phénomène qui fascine les gens du monde entier, peu importe leur croyance, leur scepticisme ou leur étonnement, et peu importe les impossibilités liées à cette minuscule larme.

En même temps, observer un étranger en public versant une larme semble inapproprié, trop intime.

Je m’intéresse à la larme elle-même en tant qu’expression émotionnelle qui crée des connexions dans divers sens. Mon attention se porte sur ces moments où le sens subit un changement, non seulement dans un sens littéral et pratique, mais dans un engagement critique avec son environnement. La larme n’est qu’une image dans ce paysage et opère un changement de sens.

Je cherche à développer des structures de travail et de pensée qui, d’une part, se construisent une logique et, d’autre part, l’exécutent en elle-même. L’installation sur site est elle-même une structure dont le seul but est de verser des larmes et de les recueillir. Le liquide est composé d’huiles, de miel, de vin rouge, de sel et d’eau ; un mélange similaire aux liquides trouvés sur les statues pleurantes. Le système spatial n’est ni un miracle ni une supercherie, il opère lui-même un changement de sens, qui est ou non observé par les passants. Le bâtiment, comme une statue pleurante, prend vie et sert de messager.

Que perçoivent, conservent et stockent les bâtiments de nos vies quotidiennes ?

Le trou d’un clou dans le mur pour afficher une photo d’un ami est un témoin silencieux de départs tragiques, de ruptures privées, d’appels téléphoniques tristes, de tentatives sans réponse, d’une blague qui n’a pas fait rire, ou d’une étreinte entre deux étrangers. Chaque bâtiment est en relation étroite avec son environnement.

 

Francisca Markus