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IKARIA WARIOOTIA

#5

Esther Babulik

Artiste sélectionnée dans le cadre de l'appel à projets

9528 Rue Pont d'Avroy

« La charogne est mon point de départ. Elle désigne un terme du corps en décomposition et donc en transformation, corps mou devenant dur, corps animal ou humain, corps source de vie mais mort. Il s’agit de raconter alors un mouvement, vers une métamorphose. Le corps n’est plus corps et est devenu un amas sans visage, une chose qu’on ne peut qualifier, la chair se mélange aux poils ou aux cheveux. Grâce à la cire, elle semble respirer. Sa forme méconnaissable contraste avec son aspect vivant, comme pour inverser le processus, tantôt naissance, tantôt mort, la lecture se fait dans les deux sens. La naissance, c’est à dire la création, la génération, répondrait de manière complémentaire à la décomposition. Ces deux mouvements se répondraient de manière symétrique.

Le corps est une matière vivante qui va être recyclée, redistribuée. Ainsi, si l’on considère chaque entité avec son environnement, en la considérant comme faisant partie d’un tout, on pourrait ainsi imaginer que toute vie est comme composée d’une seule et même matière qui change d’apparence à volonté, comme une cire qu’on ferait fondre à l’infini.

J’aime l’idée que le corps n’est pas culturel ou naturel, qu’il devient les deux, et que notre relation au naturel se résume désormais à des pulsions contraintes, refoulées. Je tente de m’interroger sur ces états de limite, ces zones où les frontières semblent cesser d’exister. Des ambivalences se confrontent, et de là va découler une transformation.

Cette sculpture est inspirée de l’Ikaria wariootia, un animal vermiforme, qui semble être le plus ancien exemple de bilatérien, la forme corporelle commune à l’écrasante majorité des animaux depuis lors. Il pourrait être l’ancêtre du règne animal, dont l’humain. »