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La petite épicerie

#6

Priscilla Beccari

Artiste sélectionnée dans le cadre de l'appel à projets

1244 Rue du Rêwe

Artiste touche-à-tout, Priscilla Beccari s’exprime par la vidéo, la sculpture, l’installation, la photographie, la performance, le dessin et également la musique avec Mono Siren, un duo expérimental électro disco funk. En 2017, elle représente le Pavillon de la République de San Marino lors de la biennale de Venise.

Le travail de Priscilla Beccari s’apprivoise lentement, au détour d’images, d’actions et de formes, qui toutes se font échos ou prémices d’autres. Cet univers en perpétuelle mutation multiplie les ruptures stylistiques et les registres, s’identifie au croisement d’un érotisme carnassier, d’un féminisme en gilet jaune, d’un sens de l’absurde mâtiné d’une touche d’effroi. Il y est question de clôtures domestiques et d’animalité, de femmes valises et de corps inanimés, d’effondrements et d’effronteries.

Le dessin constitue l’épicentre de la pratique, mais il ne faut pas la réduire à cela. Si la densité des traits, le format ou le traitement des supports impressionnent, les œuvres sur papier ne constituent pour autant qu’une partie d’une approche bien plus large qui, sous ses aspects les plus durs ou légers, cultive systématiquement le trouble, le souffre et l’étrangeté.

On pense souvent au surréalisme et à l’ironie amère des derniers films de Buñuel, Le Charme discret de la bourgeoisie et plus encore Le Fantôme de la liberté : légèreté apparente, bizarrerie logée au cœur du quotidien, bestiaire symbolique, surgissement de la chair, présence éthérée de la mort. Plus fondamentalement peut-être, le travail s’inscrit dans une tradition qui, de Louise Bourgeois à Kiki Smith, fait du corps un support tant fantasmagorique que politique.

 

Benoit Dusart