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LES BRUITS VIENNENT DE L’EXTÉRIEUR ET DE L’INTÉRIEUR

#5

Etiennette Plantis

Artiste sélectionnée dans le cadre de l'appel à projets

11298 Rue de la Cathédrale

« Je collectionne, c’est ma première pratique artistique. Ma collection, sur laquelle je travaille, repose sur une utopie forte, celle des villages de vacances. Outre l’aspect attendu des voyageurs en goguette, il y a un lexique sociologique, une architecture, un rapport physique et mental lié à ces espaces qui me déroutent profondément et me plaisent : le bleu azur, les rayures, les matériaux parfois très bon marché du mobilier, “les œuvres d’art“ fichues ici et là pour amuser la galerie, la couleur des tentures et les excès de zèle, la naïveté aussi. Mon travail s’organise comme un décor factice, avec un ordre singulier et hiérarchisé. Comme un système qui n’aurait plus de limite, donnant une installation composite, une juxtaposition d’éléments, une multitude d’artefacts, des empilements au sol, au mur, des variétés de textures, de tissus, des céramiques, de la peinture, de la moquette, une composition d’usages différents. La peinture, est alors pulvérisée, catapultée, périclitée, elle est soumise à des dissidences visuelles mais répond malgré tout à un langage pictural classique et traditionnel. Un vocabulaire hybride et singulier mène la danse vers un répertoire de formes, plein de liberté, de plaisir et de jouissance. Le motif se construit de façon archaïque, comme une citation à l’histoire du collage. La partition des gestes isole des signes, et érige d’autres éléments de langage en principe plastique : un compromis entre une parodie sérieuse et une ironie joyeuse. L’analyse de ma collection photographique de paradis perdus, d’illusion collective, de déni généralisé, de conformisme exacerbé est au cœur de mon travail. Questionner des espoirs inatteignables, des projections liées à des espaces curieux, à des matériaux sans espérance, créer un univers de résurgences, des objets de désir, des volontés mystérieuses, une contemplation désinvolte. Et vous, le bonheur, vous l’imaginez comment ? »